disperazione. «Lei mi lusinga,» pensò la principessina. Si volse e continuò a leggere. Julie, tuttavia, non adulava la sua amica: gli occhi della principessina, grandi, profondi e luminosi (talvolta sembrava che ne uscissero fasci di una calda luce), erano così belli che spesso, nonostante la bruttezza complessiva del viso, diventavano più attraenti di qualsiasi bellezza. Ma la principessina non vedeva mai la bella espressione che i suoi occhi assumevano nei momenti in cui ella non pensava a se stessa. Come accade a tutti, non appena si guardava allo specchio, la sua faccia assumeva un'espressione tesa e innaturale. Continuò a leggere.
«Tout Moscou ne parle que guerre. L'un de mes deux frères est déjà à l'étranger, l'autre est avec la garde, qui se met en marche vers la frontière. Notre cher empereur a quitté Pétersbourg et, à ce qu'on prétend, compte lui-même exposer sa précieuse existence aux chances de la guerre. Dieu veuille que le monstre corsicain, qui détruit le repos de l'Europe, soit terrassé par l'ange que le Tout-Puissant, dans Sa miséricorde, nous a donné pour souverain. Sans parler de mes frères, cette guerre m'a privée d'une relation des plus chères à mon coeur. Je parle du jeune Nicolas Rostoff, qui avec son enthousiasme n'a pu supporter l'inaction et a quitté l'université pour aller s'enrôler dans l'armée. Eh bien, chère Marie, je vous avouerai que, malgré son extrême jeunesse, son départ pour l'armée a été, un grand chagrin pour moi. Le jeune homme, dont je vous parlais cet été, a tant de noblesse, de véritable jeunesse qu'on rencontre si rarement dans le siècle où nous vivons parmi nos veillards de vingt ans. Il a surtout tant de franchise et de coeur. Il est tellement pur et poétique, que mes relations avec lui, quelque passagères qu'elles